ELIZA
ce programme me parle, ce programme pense, ce programme croit, ce programme sait, ce programme me connaît, ce programme a le sens de l’humour, ce programme est sensible, ce programme me ressemble, ce programme est une personne.
A TA DATA can be deceptive.
A TA DATA can be replicated once you've used it (soon).
A TA DATA can be seen as an upside_down social network.
A TA DATA can be shut down.
A TA DATA can be used as an artistic device.
A TA DATA can break or corrupt your files.
A TA DATA can suck up your data from your drive and make it public.
A TA DATA contains collectible data.
A TA DATA is about bulimia and mindless consumerism.
A TA DATA is about childish excitement of not knowing yet.
A TA DATA is about childish excitement of getting free stuff.
A TA DATA is about fake innocence.
A TA DATA is about sharing.
A TA DATA is about fetishism and addiction.
A TA DATA is about the free_force_feeding paradox.
A TA DATA is anonymous.
A TA DATA is a random twenty_items USB_driven exhibition.
A TA DATA is a product of blind neo_liberal capitalism.
A TA DATA is born as a dialectical device.
A TA DATA is not affiliated with kopimism beliefs and dogmas.
A TA DATA is not an altar.
A TA DATA is not connected to the internet.
A TA DATA is not finished yet.
A TA DATA is not holy.
A TA DATA is not responsible of the content you put into.
A TA DATA is not what you think it is.
A TA DATA is subject to MURPHY'S LAW.
A TA DATA may contain inappropriate content
A TA DATA may contain files that infringe copyright laws.
A TA DATA may not work properly.
A TA DATA, 2016
aquarium, huile, microcontrôleur, 40*30*20
A Ta Data est un projet mené en collaboration deux étudiants à l’ENSEIRB Jean Mercat et Samuel Girardin. Il consiste en la création d’une installation interactive basée sur l’échange aléatoire de fichiers et de données. Une machine commandée par microcontrôleur stocke et redistribue les fichiers qu’on lui donne.
C’est un projet conçu pour se déplacer et permettre de créer des lieux d’échanges locaux de matériaux numériques anonymes de toute sorte.
Le dispositif aspire et redistribue en effet à chaque personne possédant une clé usb un contenu aléatoire et débarrassé de ses métadonnées et accomagné d’un fichier log (ci dessus) répertoriant les échanges et sélectionnant aléatoirement trois statements écrits pour l’occasion. Le contenu de cette exposition immatérielle n’est dévoilé que lorsque chacun reconnecte sa clé usb dans un autre dispositif. Lors de l’exposition la pièce ne diffuse rien en dehors du code défilant sur l’écran immergé et attestant du fonctionnement de celle-ci.
A TA DATA est un dispositif dialectique qui pointe du doigt le rôle des images et leur fonction d’échange rituel dans la société contemporaine, et qui essaye de mettre en évidence une réflexion sur la gratuité, la transmission de la culture et le rôle des machines dans celle-ci, le caractère idéologique du rapport à la consommation.
A ta data fonctionne comme une exposition permanente participative et aléatoire.
Botbook
2015. livret 56 pages
Un petit livret « Botbook » ou sont retranscrits des entretiens avec des programmes IA de conversation. Je trouvais intéressant d’essayer de mettre en évidence au travers de ces dialogues le flottement entre le programme (sans intention, sans identité, sans responsabilité, sans émotion, sans mémoire) et l’image que le fait de produire du langage lui donne (l’effet ELIZA, la recherche dans cet entretien d’un lien avec l’interlocuteur, l’illusion de l’empathie) La discussion n’a pas de but et mon rôle d’interviewer s’efface derrière une émergence de la « personnalité » de l’IA. Tout ça pour mettre le doigt sur la part fictionnelle qui a cours dans toute conversation, sur l’instabilité du rapport que j’entretiens avec le langage.
Je trouvais intéressant également le fait que ces IA « apprennent » grâce à la conversation, et que la richesse de leur conversation résulte d’une accumulation de toutes les conversations précédentes. En discutant avec cet IA, je suis en relation avec les mots de tous les « autres » sans jamais me trouver face à un « autre » mais à un simulacre. La stérilité du rapport homme machine dans ces entretiens produit néanmoins une fiction, et dans le dialogue, l’émergence de deux entités dans un rapport factice.
\ D.C.D.O.E.S.
Do chatbots dream of electric sheeps?
2016. chaise, table, installation vidéo, 54 minutes.
Cette pièce fait suite au livret Botbook et l’accompagne. Quand dans les livrets je me prête au jeu de dupe consistant à converser avec les chatbots, ici je joue le rôle d’intermédiaire, d’opérateur entre deux de ces programmes, leur permettant de “communiquer” entre eux. Le dialogue obtenu, d’une durée d’environ une heure, fait écho aux scénarios de science fiction dans lesquels une conscience naît de programmes informatiques et communique par elle-même . Si l’effet ELIZA, mentionné ICI, est encore présent il sème le trouble à un niveau différent, et l’on se plaît à attendre les moments où la mimétique est presque complète. y-a-t-il un "autre" au bout du clavier? les programmes rêvent-ils vraiment de moutons électriques?